« La luce del vulcano »

« La luce del vulcano »

Sandro Bracchitta


21/01/2006 au 04/03/2006

Artiste énigmatique, inclassable dans les catégories actuelles de l’Art Contemporain, Sandro Bracchitta est un poëte, dont le grain de folie est plein de lucidité .

D’une rigueur absolue dans ses techniques, son œuvre est hantée jusqu’à l’obsession ainsi que le montre ses derniers travaux « La Luce del Vulcano », présentés la première fois en France.

Face à la séduction charnelle de ses toiles, le spectateur est projeté dans l’univers mental de l’artiste, peuplé de visions silencieuses. Il nous invite au voyage jusqu’au bord du volcan à travers un parcours iniatique fait de signes qui courent sur la toile, qui nous parle des origines, d’une nature puissante prête à être fecondée, Terre-Mère creusée de sillons, aux enchevêtrements sous-cutanées, aux ramifications capillaires qui griffent son épiderme. C’est un paysage familier où l’artiste peint presque toujours une coupelle, un récipient circulaire « cyclique » comme il l’appelle et qui paraît engloutir couleur et matière.

Sur de grands champs spatiaux, arrière-plan voilés modulés doucement ou illuminés de lueurs soudaines, apparaissent des formes claires et évanescentes, corps féminins en habit du soir, aux ombres inquiétantes. Nous sommes en attente et retenons notre respiration : il colore la goutte d’eau au dessus du récipient circulaire.

La pulsation sur la toile est donnée par les contrastes des formes blanches suggérées et des cernes noirs qui entourent un bleu intense,et des couleurs : violence d’un rouge ou noir profond qui évoque l’aspect incandescent de la lave. Et dehors, nous sommes dans l’œil du cyclone. Nous sommes au bord du précipice, tout est incertitude. Tout est en attente. La couleur semble sur le point d’exploser, le volcan d’entrer en erruption.

A l’huile et au crayon, les fonds éblouissants retiennent les visions et les ombres deviennent menaçantes.

S. Bracchitta retient l’instant, peind le moment qui précède l’explosion, rend compte d’un moment situé entre l’ordre et le chaos.Dans le temps comme suspendu,il sent la nécessité de retenir les éléments : les sujets sont suspendus dans le vide : sièges et corps de femmes flottent dans le vide , à la surface de la toile. Nous nous nourissons de la même énergie. Nous sommes dans le même chaudron. Nous éccoutons le silence ? Jouir en silence de l’attente…

Eblouis par la splendeur de ses intuitions picturales, nous laissons à Bracchitta le soin de nous transporter dans son monde visionnaire où il a ménagé une niche de lumière, qui nous convie au repos.

la luce del vulcano

« la luce del vulcano » Sandro Bracchitta