« Works »

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James Brown


06/04/2013 au 04/05/2013


Artiste discret, mais reconnu internationalement, passé dans les années 1970-80 par les Beaux-Arts à Paris, glissant de la céramique et des sculptures de métal au collage sur vieux papiers, et de la peinture aux travaux imprimés, James Brown a été mis à l’honneur en 2002 au Centre de la gravure et de l’image imprimée, à La Louvière. Il y présentait notamment de superbes planches gravées, réalisées par ses soins. « J’adore les livres, également de manière quasi obsessionnelle », confie-t-il en souriant. « Avec ma femme Alexandra, nous avons fondé une maison d’édition, « Carpe Diem », à Oaxaca au Mexique, où je vis et travaille. Le livre nous permet d’entrer en relation avec d’autres artistes, d’autres écrivains, qu’autrement nous n’aurions jamais rencontrés. » Et une autre manière, également, d’explorer et faire découvrir de nouveaux univers.

Ses tableaux – ici une vingtaine -, peints sur toile de lin écrue ou papier blanc, se chargent d’émotion au seul regard du spectateur, loin de toute couleur, de tout message, de toute visibilité. Car nulle perception n’est naïve, encore moins dans l’art.
Voir est un leurre, on ne perçoit que ce que l’on apporte, comme on n’entend que ce que l’on écoute sur le silence plane de la toile. La création existe pour le regard, en lui.

Pourtant, dans ce dépouillement esthétique, où James Brown a pu aller jusqu’à peindre des toiles blanches, vide absolu, ouverture béante, émergent des images réelles – visage, animaux marins, photographies. Indifférentes et particulières, mêlées à leur reflet coloré, elles se diluent dans sa présence au-delà de toute particularité, là où la matière et l’esprit se confondent
Des lignes se tracent, d’étranges fleurs éclosent et s’étalent, dans une identité sans ressemblance.
Encadré, le travail du peintre, précieux déjà sur la surface, se métamorphose en objet original de culte somptueux. L’art renaît, de son dénuement, dans toute sa force et sa pureté.
Faut-il y voir l’effet, le poids du parcours du peintre et son environnement culturel? James Brown, dans la mouvance actuelle de la peinture américaine, n’est pas en quête d’identité, mais d’identique en l’Homme porteur d’une vision du monde.

Né à Los Angeles en 1951, il est tenté par une vocation religieuse, puis voyage à travers le monde et peint à partir de son expérience, de sa recherche des matériaux bruts.

Dès le début des années 80 il paraît comme un des « promoteurs » de l’art contemporain. Les plus grandes Galeries d’art de niveau international lui ouvrent leurs portes en Italie, en France, en Allemagne, en Suède, au Japon, aux Etats-Unis. Aujourd’hui, s’il vit et travaille à New York, il garde toujours à Paris un atelier où domine le blanc, où tout rayonne de lumière et de cette pureté qu’il transmet à ses oeuvres.
Voyageur, il garde en sa mémoire de peintre l’essentiel, l’unité allant jusqu’au monochromatisme, où l’invisible se donne à voir dans sa présence évanescente. La peinture y est sauve de toute disparition dans l’inessentiel. Et l’homme est exprimé dans une synthèse de sa diversité – la vie – sa brisure. Tahar Ben Jelloun a écrit cinq poèmes inspirés par les oeuvres de James Brown, rencontré à Tanger.

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« Works » James Brown